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Par Cm2 de Saint-Ex le 16 Mars 2017 à 09:58
SCÈNE IX
MARTINE, SGANARELLE, LUCAS.
MARTINE.- Ah ! mon Dieu, que j’ai eu de peine à trouver ce logis : dites-moi un peu des nouvelles du médecin que je vous ai donné.
LUCAS.- Le voilà, qui va être pendu.
MARTINE.- Quoi, mon mari pendu, hélas, et qu’a-t-il fait pour cela ?
LUCAS.- Il a fait enlever la fille de notre maître.
MARTINE.- Hélas ! mon cher mari, est-il bien vrai qu’on te va pendre ?
SGANARELLE.- Tu vois. Ah.
MARTINE.- Faut-il que tu te laisses mourir en présence de tant de gens ?
SGANARELLE.- Que veux-tu que j’y fasse ?
MARTINE.- Encore, si tu avais achevé de couper notre bois, je prendrais quelque consolation.
SGANARELLE.- Retire-toi de là, tu me fends le cœur.
MARTINE.- Non, je veux demeurer pour t’encourager à la mort : et je ne te quitterai point, que je ne t’aie vu pendu.
SGANARELLE.- Ah.
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Par Cm2 de Saint-Ex le 16 Mars 2017 à 09:53
SCÈNE VIII
LUCAS, GÉRONTE, SGANARELLE.
LUCAS.- Ah palsanguenne, Monsieur, voici bien du tintamarre, votre fille s’en est enfuie avec son Léandre, c’était lui qui était l’Apothicaire, et voilà monsieur le Médecin, qui a fait cette belle opération-là!
GÉRONTE.- Comment, m’assassiner de la façon! Allons, un commissaire, et qu’on empêche qu’il ne sorte. Ah!traître!, je vous ferai punir par la justice.
LUCAS.- Ah par ma fi, Monsieur le Médecin, vous serez pendu, ne bougez pas de là!
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Par Cm2 de Saint-Ex le 16 Mars 2017 à 09:49
SCÈNE VII
GÉRONTE, SGANARELLE.
GÉRONTE.- Quelles drogues, Monsieur, sont celles que vous venez de dire ? Il me semble que je ne les ai jamais, ouï nommer.
SGANARELLE.- Ce sont drogues dont on se sert dans les nécessités urgentes.
GÉRONTE.- Avez-vous jamais vu, une insolence pareille à la sienne ?
SGANARELLE.- Les filles sont quelquefois un peu têtues.
GÉRONTE.- Vous ne sauriez croire comme elle est affolée de ce Léandre.
SGANARELLE.- La chaleur du sang, fait cela dans les jeunes esprits.
GÉRONTE.- Pour moi, dès que j’ai eu découvert la violence de cet amour, j’ai su tenir toujours ma fille renfermée.
SGANARELLE.- Vous avez fait sagement.
GÉRONTE.- Et j’ai bien empêché qu’ils n’aient eu communication ensemble.
SGANARELLE.- Fort bien.
GÉRONTE.- Il serait arrivé quelque folie, si j’avais souffert qu’ils se fussent vus.
SGANARELLE.- Sans doute.
GÉRONTE.- Et je crois qu’elle aurait été fille à s’en aller avec lui.
SGANARELLE.- C’est prudemment raisonné.
GÉRONTE.- On m’avertit qu’il fait tous ses efforts pour lui parler.
SGANARELLE.- Quel drôle!
GÉRONTE.- Mais il perdra son temps.
SGANARELLE.- Ah! ah!
GÉRONTE.- Et j’empêcherai bien qu’il ne la voie.
SGANARELLE.- Il n’a pas affaire à un sot, et vous êtes très intelligent dans les affaires!
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Par Cm2 de Saint-Ex le 16 Mars 2017 à 09:41
SCÈNE V
SGANARELLE, LÉANDRE (silencieux), GÉRONTE.
GÉRONTE.- Ah ! Monsieur, je me demandais où vous étiez.
SGANARELLE.- Je m’étais amusé dans votre cour, à expulser le superflu de la boisson. Comment se porte la malade ?
GÉRONTE.- Un peu plus mal, depuis votre remède.
SGANARELLE.- Tant mieux. C’est signe qu’il opère.
GÉRONTE.- Oui, mais en opérant, je crains qu’il ne l’étouffe.
SGANARELLE.- Ne vous mettez pas en peine : j’ai des remèdes qui se moquent de tout, et je l’attends à l’agonie.
GÉRONTE.- Qui est cet homme-là, que vous amenez ?
SGANARELLE, faisant des signes avec la main que c’est un apothicaire.- C’est...
GÉRONTE.- Quoi ?
SGANARELLE.- Celui...
GÉRONTE.- Eh ?
SGANARELLE.- Qui...
GÉRONTE.- Je vous entends.
SGANARELLE.- Votre fille en aura besoin.
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Par Cm2 de Saint-Ex le 16 Mars 2017 à 09:39
GÉRONTE, LUCAS.
GÉRONTE.- Holà ! Lucas, n’as-tu point vu ici, notre médecin ?
LUCAS.- Et oui, de par tous les diantres, je l’ai vu, et ma femme aussi.
GÉRONTE.- Où est-ce, donc, qu’il peut être ?
LUCAS.- Je ne sais pas : mais je voudrais l'attraper moi ce coquin qui ose faire la cour à ma femme! .
GÉRONTE.- Cela m'importe peu! Va-t’en voir un peu, ce que fait ma fille.
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