• Acte III scène 7 MODIF

     SCÈNE VII

    GÉRONTE, SGANARELLE.

    GÉRONTE.- Quelles drogues, Monsieur, sont celles que vous venez de dire ? Il me semble que je ne les ai jamais, ouï nommer.

    SGANARELLE.- Ce sont drogues dont on se sert dans les nécessités urgentes.

    GÉRONTE.- Avez-vous jamais vu, une insolence pareille à la sienne ?

    SGANARELLE.- Les filles sont quelquefois un peu têtues.

    GÉRONTE.- Vous ne sauriez croire comme elle est affolée de ce Léandre.

    SGANARELLE.- La chaleur du sang, fait cela dans les jeunes esprits.

    GÉRONTE.- Pour moi, dès que j’ai eu découvert la violence de cet amour, j’ai su tenir toujours ma fille renfermée.

    SGANARELLE.- Vous avez fait sagement.

    GÉRONTE.- Et j’ai bien empêché qu’ils n’aient eu communication ensemble.

    SGANARELLE.- Fort bien.

    GÉRONTE.- Il serait arrivé quelque folie, si j’avais souffert qu’ils se fussent vus.

    SGANARELLE.- Sans doute.

    GÉRONTE.- Et je crois qu’elle aurait été fille à s’en aller avec lui.

    SGANARELLE.- C’est prudemment raisonné.

    GÉRONTE.- On m’avertit qu’il fait tous ses efforts pour lui parler.

    SGANARELLE.- Quel drôle!

    GÉRONTE.- Mais il perdra son temps.

    SGANARELLE.- Ah! ah!

    GÉRONTE.- Et j’empêcherai bien qu’il ne la voie.

    SGANARELLE.- Il n’a pas affaire à un sot, et vous êtes très intelligent dans les affaires!